Risque de fracture sociale et régionale en Tunisie


121121_chouikha.jpgLe gouvernement tunisien n'a pas les moyens suffisant pour agir dans les régions les plus défavorisées du pays, ce qui peut conduire à de nouvelles tensions sociales et régionales
Telle est l'opinion de Larbi Chouikha, professeur de communication et ancien membre de l'organisme national indépendant de la réforme de l'information de la Tunisie, qui a participé aujourd'hui à la première session du cycle "[R]Évolution dans le monde arabe", dédié à ce pays d'Afrique du Nord. Le débat, qui a été animé par le directeur de l'IEMed, Andreu Bassols, a eu lieu après la projection du documentaire « Dégage! » (2012), décrivant au plus des faits la réalité sociale de Sidi Bouzid, le village de Mohamed Bouazizi, et des gens qui ont permis que la révolution tunisienne éclate, que la volonté de rupture d'un peuple avec le régime de Ben Ali.

Larbi Chouikha a expliqué qu'il faut parler de processus révolutionnaire car la Tunisie découvre et avance chaque jour, en expérimentant le chemin de la transition démocratique, marqué par l'urgence de générer le développement et des opportunités mais aussi l'inexpérience des nouveaux dirigeants dans la gestion publique. Et tout cela, dans un contexte politique pré-constitutionnel au sein duquel se donne une polarisation croissante entre le parti au gouvernement et la majorité parlementaire, Ennahda, et le parti Nida Tunes de l'ex-ministre Beji Caid Essebsi, qui est en train de séquestrer le débat politique.
Ce professeur de communication de l'Université de la Manouba, a expliqué le boom que vit la liberté d'expression, tant au sein du journalisme que dans l'art, comme au sein des associations et des entités de la société civile. Il considère que la Tunisie a de bonnes écoles de journalisme pour former adéquatement les journalistes, un enjeu majeur après des décennies de censure et d'autocensure, pour veiller à ce que la presse contribue à la construction de la démocratie dans le pays.
Au cours du débat, Chouikha a souligné que bien que Ben Ali ne soit plus présent dans le pays, parfois, il ne semble pas que la situation se soit améliorée. S'il est vrai que Moncef Marzuki, ancien politicien qui subit des représailles, soit actuellement président, marque un signe clair de changement. Néanmoins, certains doutes et incertitudes survivent encore au sujet de questions telles que les limites à la liberté d'expression ou quant à la capacité du nouveau gouvernement pour mettre en œuvre des politiques au niveau régional socialement inclusives, pouvant prévenir les abus et les nouvelles tensions sociales.
► Accéder au twit-doc avec le suivi en direct du débat.
Source de l'article l'iEMed

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